Impossible d'échapper en ce moment à la campagne électorale des conseillers prud'homaux pour lesquels 19 millions de salariés et d'employeurs ont été invités à voter à grands renforts de publicités de toutes sortes !

Ces élections constitueraient un test électoral important pour les syndicats selon les uns, un modèle unique au monde de justice paritaire à préserver selon les autres ! 

Mais quand allons nous regarder sereinement et objectivement la réalité en face : la conciliation obligatoire préalable devant les Conseils de Prud'hommes est un échec flagrant, les délais de jugement sont parmi les plus longs, le taux d'appel de ces décisions  le plus important par rapport à d'autres juridictions, ce qui signifie, à tort ou à raison, une défiance à l'égard des conseillers prud'homaux qui, faut-il le rappeler, ne sont pas des professionnels mais des syndicalistes ( de salariés ou d'employeurs). Mais comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on sait que le Code du travail est le plus volumineux de nos Codes et le droit du travail de plus en plus affaire d'avocats spécialisés...face à des juges non professionnels.

Tous ceux qui ont eu, un jour, un dossier devant cette juridiction, me comprendront.

D'ailleurs, ne nous y trompons pas, comme pour les 35 heures, nous n'avons pas encore réussi à exporter ce modèle à l'étranger.

Est-ce que ce contentieux ne mériterait pas d'être traité comme les autres par des juges professionnels, sans a priori idéologique, avec comme seul objet la recherche de l'efficacité et, j'ose le dire, l'impartialité objective nécessaire à toute bonne justice. Un ancien premier ministre avait imaginé le fameux Contrat Nouvelle Embauche tant la procédure de licenciement est redoutée mais plus encore la saisine du conseil des prud'hommes, avec le résultat que l'on sait !

Alors, ces élections sont sûrement importantes pour nos syndicats mais cela ne doit pas nous empêcher de nous poser les bonnes questions et surtout de rechercher les bonnes réponses.

Stéphane Fertier.